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AAC Souveraineté et restitution des biens culturels africains. Dakar, 23-25 février 2026 Deadline 30 octobre 2025

Appel à contribution :

Souveraineté et restitution des biens culturels africains.

Dakar, 23-25 février 2026 IFAN / UCAD / PRC Retours (ANR)

        En partenariat avec l’Institut Fondamental d’Afrique Noire (IFAN) et l’Université Cheikh Anta Diop, le Musée des Civilisations Noires, le Musée historique de Gorée et le Musée Théodore Monod d’Art africain,  le programme de recherche international ReTours (ANR) organise une manifestation à Dakar du 23 au 26 février 2026.

Cette manifestation est composée  :

  • d’un colloque international avec appel à communication,
  • d’une exposition,
  • de masters class,
  • d’un concours à destination des doctorants de l’UCAD.

Le programme de recherche collaboratif Retours : Géopolitiques, économies et imaginaires de la restitution regroupe depuis 2020 une vingtaine de chercheurs venus de disciplines différentes. Au moyens d’enquêtes menés dans une dizaine de pays, le projet vise à déplacer le point de vue des recherches :

  1. de l’Occident aux pays africains concernés
  2. des questions de restitution aux problématiques du retour
  3. de la vision muséo-centrée aux rôles des diasporas et du tourisme
  4. des instances et autorités officielles du patrimoine aux lieux, récits et transmissions considérés comme marginaux, secondaires ou officieux.

Le programme Retours a notamment travaillé à analyser les positions des retours et restitutions au Cameroun, Bénin, Sénégal et Mali. Outre des publications et un blog, des séminaires, ateliers et conférences, performances et expositions se sont tenus dans trois des pays où se déploie le projet : Bénin (2022),  Cameroun (2023), France (2024, 2025). Pour clôturer ce cycle, ReTours organise en partenariat avec l’IFAN et l’Université Cheikh Anta Diop une manifestation à Dakar du 23 au 26 février 2026.

Appel à communication colloque Dakar 2026

deadline 30 octobre 2025

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La France suit-elle la voie tracée par la Belgique en matière de restitution ? (Partenariat avec le blog Restitution Matters)

English version of the article : https://restitutionmatters.org/blogpost/is-france-following-belgiums-lead-in-restitution-law-2/

Publié le 15 août 2025 sur le blog Restitution Matters : https://restitutionmatters.org/blogpost/is-france-following-belgiums-lead-in-restitution-law/

Écrit en version française et anglaise par Marie-Sophie de Clippele

La France débat actuellement de la création d’un cadre juridique pour la restitution des collections publiques historiques, principalement d’origine coloniale. La Belgique dispose déjà d’une telle loi. Ce court article propose une comparaison entre les deux dispositifs – la loi belge et le projet de loi français – en se concentrant sur trois points : • l’approche centrée sur l’État, • le champ d’application, • la procédure de restitution.

Le nouveau texte français s’intitule Projet de loi relatif à la restitution de biens culturels provenant d’Etats qui, du fait d’une appropriation illicite, en ont été privés, présenté par le gouvernement le 30 juillet 2025. La France s’éloigne ainsi des lois « ad hoc » réglant la restitution au cas par cas – comme ce fut récemment le cas avec la Côte d’Ivoire – pour aller vers un système permanent et général.

Si le projet est adopté, la France deviendra le deuxième pays, après la Belgique, à se doter d’une loi générale sur la restitution, même si le lien colonial est plus explicitement assumé par le dispositif belge.

La Belgique a franchi cette étape avec la loi du 3 juillet 2022, officiellement intitulée Loi reconnaissant le caractère aliénable des biens liés au passé colonial de l’Etat belge et déterminant un cadre juridique pour leur restitution et leur retour (ci-après la « loi belge sur la restitution »). Comme Bert Demarsin et moi l’avons soutenu, ce texte est pionnier, bien qu’il n’ait pas encore été mis en application.

Une approche centrée sur l’État : accords bilatéraux vs. demandes individuelles

À l’instar de la Belgique, le projet français limite les demandes aux États : ni les particuliers, ni les communautés, ni les peuples autochtones ne peuvent saisir directement les autorités.

La Belgique exige la conclusion d’accords bilatéraux avec ses anciennes colonies. La France, de son côté, prévoit une procédure détaillée dans la loi elle-même et ne conditionne pas la restitution à la signature d’un traité – même si celle-ci peut ensuite déboucher sur une coopération culturelle. Dans les faits, le modèle belge est plus large, tandis que le projet français semble traiter les demandes au cas par cas, objet par objet.

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AAP. Décentrer la restitution [TERROIRS – NOUVELLE SÉRIE]

APPEL À CONTRIBUTIONS [TERROIRS – NOUVELLE SÉRIE]

 DÉCENTRER LA RESTITUTION –PERSPECTIVES AFRICAINES SUR LE RETOUR DES « CHOSES » 

Deadline propositions : 25 septembre 2025. Les auteur(e)s seront notifié(e)s le 10 octobre 2025. Les contributions acceptées doivent être finalisées pour le 31 janvier 2026 pour une publication prévue durant le premier semestre 2026. Les propositions et les contributions sont à envoyer à Parfait D. Akana (parfait.akana@muntu.media) et Pascal Ndjock (pascal_ndjock@yahoo.fr) avec une copie obligatoire à manuscripts@mip.cm

À l’ordre du jour des agendas politiques et médiatiques internationaux depuis quelques années, la question de la restitution des biens culturels africains spoliés pendant les siècles précédents continue d’être appréhendée majoritairement sous un prisme occidentalo-centré. Au cœur des échanges et discussions qui alimentent ce processus s’invitent des thématiques axées sur les cadres juridiques des pays détenteurs, leurs définitions de l’« objet d’art » ou de l’ « artefact », de même que sur l’universalité du musée de type occidental. Vecteurs de mémoire, d’identité, de spiritualité, voire de développement, les entités disputées se trouvent être aussi au centre de réalités complexes, de motivations et de dynamiques se déployant au sein des sociétés africaines, et qui sont méconnues dans leurs lieux d’exil. Pour saisir les enjeux multidimensionnels de la restitution, il semble donc impératif de décentrer la réflexion et l’enquête.

Alors que le discours dominant sur le sujet s’est souvent élaboré autour de la dichotomie simpliste entre « demandeurs » et « détenteurs », des pans entiers de la question ont été ignorés, négligeant au passage la multiplicité des acteurs, des revendications et des processus de réappropriation au sein des communautés de départ.

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Ateliers Retours & Restitutions #7, 11-12 avril 2025, Fondation Paye, CIUP

Retours, Restitutions.

Quelles recherches, quels récits ? Quelles performances, quelles transmissions ? Allemagne, Bénin, Côte d’Ivoire, Ghana, Grèce, France, Sénégal, Suisse

Chercheurs, activistes, artistes, protagonistes des musées et des communautés débattent de l’avenir des musées en Afrique et en Europe.

Fondation Lucien Paye et Fondation Hellénique, Cité internationale universitaire
11 avril 14h-18h et 12 avril, 10h-17h30.

 
affiche atelier retours et restitution 11 et 12 avril 2025

Partenaires : Fondation Lucien Paye, Fondation Suisse, Merian Institute for Advanced Studies in Africa (MIASA), Fondation Hellénique, Institut Historique Allemand, laboratoires Sophiapol (Paris Nanterre), IMAF (IRD) et CEMTI (Paris 8), Comité des résidents de la Fondation Lucien Paye, Programmes de recherche “Retours” (Agence Nationale de la Recherche), programme “Rematriations / Matrimoines” (Fonds Franco-allemand Marc Bloch de Recherche de Provenance).

 
Les “Ateliers Retours et Restitutions” invitent universitaires, activistes, artistes, artisans, protagonistes des musées et des communautés à débattre des questions de retours, de restitutions et d’expositions des collections africaines. Le 11 avril est consacré aux recherches de provenances réalisées par / avec les communautés de départ des biens et restes ancestraux – descendants, artisans, autorités traditionnelles, dont certains seront présents. La matinée du 12 avril porte sur les manières de réinventer les musées en Afrique et en Europe : quelle exposition des biens réclamés ou restitués, quels récits et quelles coopérations, notamment panafricaines ?  L’après-midi, une table ronde présentera l’actualité des publications, expositions et programmes sur ces thématiques. Les ateliers se terminent par une performance artistique.
11 April will be dedicated to research into provenances carried out with the communities from which the ancestral objects and remains originated – descendants, craftspeople and traditional authorities, some of whom will be present. The morning of 12 April will focus on ways of reinventing museums in Africa and Europe: how to exhibit claimed or restituted goods, what stories to tell, how to cooperate, particularly on a pan-African level. In the afternoon, a round table will present programmes and publications on these themes, followed by an artistic performance.

Vendredi 11 avril :
Bouleverser les recherches de provenances

Fondation Paye 14h – 18h

14h00 – Introduction

Daniel Abidjo (CY Cergy Paris Université), Saskia Cousin (Université Paris Nanterre), Didier Houénoudé (Université Abomey-Calavi), Julie Peghini (Université Paris 8)

14h30-16h00 –  Recherches de provenance : travailler avec les premiers concernés

modération : Victor Yélognissè Boton (Université catholique de Madagascar) et Saskia Cousin (Université Paris Nanterre) 

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Vox # 6 : Mamarame Seck, U. Cheikh Anta Diop & IFAN – Retours & Restitutions / Muntu Media / Terroirs.

Entretien avec  Mamarame Seck, linguiste à l’université avec Cheikh Anta Diop,  chercheur à l’IFAN, directeur du Musée Historique de Gorée et membre du  programme collaboratif ReTours et les journalistes de Muntu Media  Critical africanities / The Muntu Institute Foundation. 

Cliquer sur l’image pour lire la vidéo

 

 

 

Entretien réalisé à l’Institut Goethe, Yaoundé,  lors des ateliers internationaux : Le retour des choses / The return of things : Objects, archives and creation in time of restitution (22-27 mai 2023),

 

Vox # 1 : Didier Houénoudé, Université d’Abomey Calavi – Retours & Restitutions / Muntu Media / Terroirs.

Entretien entre Didier Houénoudé, professeur à l’université Abomey Calavi, membre du programme ReTours et Vera Mete, journaliste Muntu Media. Partenariat entre le programme international ReTours, Muntu Media – Critical africanities / The Muntu Institute Foundation et la revue de sciences sociales et de philosophie Terroirs. L’entretien porte sur la définition du patrimoine, la spoliation pendant la conquête coloniale, les autres formes d’acquisition, sur l’importance des restitutions comme preuves matérielles de l’histoire et sur les restitutions de 26 oeuvres au Bénin.

 entretien réalisé lors des ateliers internationaux : Le retour des choses / The return of things : Objects, archives and creation in time of restitution (22-27 mai 2023),

Didier Houénoudé, est également le co-organisateur du colloque Restitution et retours des patrimoines du Bénin (Janvier 2022) avec Saskia Cousin,  Nadia Dohou, Elieth Eyebiyi,  Richard Hounsou, Madina Yéhouètomé, colloque à l’occasion duquel a été élaborée la charte de Porto-Novo, Xọgbonu, Ájáshé sur les recherches sur les restitutions.

 

Série spéciale d’entretiens – Ateliers Retours & Restitutions, Cameroun / Muntu Media / Terroirs

Entretiens – Anr Retours / Muntu Media

Dans le cadre du programme international et participatif ReTours : Géopolitiques, économies et imaginaires de la restitution,  et en partenariat avec Muntu Medias – Critical Africanities et la revue africaine de sciences sociales Terroirs, des entretiens ont été mené lors des ateliers internationaux : Le retour des choses / The return of things : Objects, archives and creation in time of restitution,  tenus du 22-27 mai 2023 (Musée National – Goethe Institut Kamerun – CIPCA – Institut Français du Cameroun – Bandjoun Station)  et de l’exposition associée :  Retours – L’Art face aux restitutions (CIPCA 23 mai -30 juin 2023),  progressivement mis en ligne sur le site de Muntu Media et sur la chaine youtube associée.

Entretiens, avec (par ordre alphabétique)  :

  • Ruth Belinga
  • Saskia Cousin Kouton
  • Felicity Bodenstein
  • Jean-Michel Dissake Dissake
  • Justine Gaga
  • Alexandra Galitzine Loumpet
  • Didier Houénoudé
  • Germain Loumpet
  • Gamaliel Njoya
  • Joseph Owona Ntsama
  • Mamarame Seck
  • Nanette Snoep
  • Barthélemy Toguo
  • Daniel Nana
  • et d’autres – à suivre

Entretiens menés par Stella Tchuisse,  Vera Mete  et Parfait Tabapsi.

Cliquez sur l’image pour accéder à la chaine You tube

 

 

 

 

 

Chaque entretien fera l’objet d’un billet particulier.

Projection “Restituer ?” de Nora Philippe et présentation de “Retours de restitutions” Cahiers d’Etudes Africaines – 22 février 2024, UPJV Amiens

Projection du documentaire de Nora Philippe “Restituer ? l’Afrique en quête de ses chefs-d’oeuvre” (Coproduction ARTE, Cinétévé, avec la participation de TV5 Monde, 2021, 83 minutes)   et de présenter le double numéro “Retours de restitutions, épistémologies multisituées” et présentation du double numéro Retours de restitutions des Cahiers d’Etudes Africaines à l’Université de Picardie Jules Vernes,  22 février 2024 par Alexandra Galitzine-Loumpet.

Amphithéâtre C005, Pôle universitaire Citadelle 10, rue des Français Libres – 80000 Amiens

Sur invitation de Sophie Chevalier (professeure d’anthropologie, directrice UR4287 Habiter le Monde) et de Céline Rosselin-Bareille (PR Anthropologie)

flyer ici  : HM-RESTITUER-FLYER

Parution. Retours de restitutions. Cahiers d’études africaines n°251-252, nov.2023, 656 p.

Retours de restitutions

Cahiers d’études africaines, n°251-252, 656 p.

numéro double coordonné par Saskia Cousin, Anne Doquet & Alexandra Galitzine-Loumpet

En librairie le 30 novembre 2023, et en ligne sur openedition et sur Cairn (l’introduction, le femmage et les comptes rendus sont en accès intégral et les autres textes soumis à une barrière mobile de deux ans).  

Alors que la restitution des biens culturels africains polarise les débats, comment faire entendre les voix du retour ? Comment désigner ces choses, objets, artefacts, biens ou oeuvres retournés ou attendus sur le continent ? Comment rendre compte des points de vue, des imaginaires et des frictions autour de leurs devenirs ? Ces interrogations traversent les 24 contributions d’autrices et d’auteurs d’Afrique et d’Europe de ce volume. Aux enjeux politiques et juridiques de la restitution succède une série d’enquêtes, menées dans ou depuis les pays du retour, et d’analyses de positionnements et de mobilisations coloniales, postcoloniales et diasporiques. La dernière partie se penche sur les muséalités et les patrimonialités bousculées par le processus en cours. Des questions de restitution aux problématiques du retour, ce numéro propose un décentrement épistémologique et méthodologique des pratiques de recherche.

ISBN 978-2-7132-2973-2
Novembre 2023 • 35 €

Brochure en anglais :  CEA-251-525EN

Sommaire & résumés

Introduction

Saskia Cousin, Anne Doquet et Alexandra Galitzine-Loumpet
La restitution du point de vue du retour. Épistémologies multisituées

Comment confronter, depuis des points de vue multisitués, les représentations, perceptions, imaginaires et frictions de la restitution et du retour ? Comment travailler ensemble par-delà, ou malgré, l’asymétrie des dispositifs culturels, juridiques, académiques et marchands, par-delà et malgré les enjeux politiques et diplomatiques ? Tout à la fois épistémologiques, méthodologiques et politiques, ces questions traversent les vingt-quatre contributions rédigées par des autrices et auteurs de disciplines, d’origines, de professions et de responsabilités diverses.

In english :   Restitution from the Perspective of Return Multisituated Epistemologies

Julie Peghini et Alexandra Galitzine-Loumpet
Entre(p)lacements. Dominique Malaquais, la performance, la restitution et le politique

Entre(p)lacements. À chercher un intitulé qui ressemble à Dominique, qui rende justice à son travail comme à sa personnalité, nous sommes arrivées à un néologisme, entre(p)lacements, qui s’est peu à peu imposé à nous. Il dénote la félicité avec laquelle cette chercheure a pu trouver son ancrage entre plusieurs mondes et s’y tenir fidèlement — les États-Unis, la France, Bandjoun, mais aussi Douala, Kinshasa, Cape-Town ou encore Chimurenga ou sparck [1] — et, tout en poursuivant ses recherches dans des champs souvent distincts, à amener leurs terreaux à se fertiliser par des entrelacements heureux.

Restitutions : enjeux juridiques et politiques

Felwine Sarr et Christine Douxami
Conversation avec Felwine Sarr : « Penser la restitution à partir de soi »

Cet entretien réalisé le 22 mai 2021 tente de mettre en avant à la fois les questions soulevées par le rapport Sarr-Savoy et les différentes possibilités qu’il a ouvertes pour de nombreux pays anciennement soumis à la colonisation, pour l’Afrique notamment, ainsi que les questions artistiques et esthétiques que suscitent les retours, ou non, des objets.

Claire Bosc-Tiessé
Restitution des objets africains : formats d’histoire, processus de justice et définitions du patrimoine

Cet article s’interroge sur le rôle de l’histoire longue dans les réflexions actuelles concernant les restitutions des objets africains. En revenant sur les régimes d’histoire que les décisions politico-diplomatiques prennent en compte, l’autrice questionne les types de dommage et les processus de justice auxquels ils s’articulent ou devraient s’articuler. Se penchant plus particulièrement sur la question de l’absence patrimoniale, l’article pose en méthode une étude taphonomique des collections pour comprendre ce qui est sauvegardé ou perdu selon les situations, et cela afin d’analyser ce qui fait patrimoine et comment. Il examine pour finir l’apparat classificatoire qui accompagne les objets et les biais de connaissance de l’histoire qu’il provoque, considérant à nouveaux frais comment l’écriture de l’histoire pourrait participer de l’exercice de justice.

Nora Philippe, Saskia Cousin et Anne Doquet
Conversation avec Nora Philippe autour du film documentaire Restituer ? L’Afrique en quête de ses chefs-d’œuvre

Dans cet entretien Nora Philippe revient sur la conception et le tournage du film documentaire grand format Restituer ? L’Afrique en quête de ses chefs-d’oeuvre, coproduit et diffusé sur arte en 2021-2022, distribué dans une vingtaine de pays et langues et devenu une référence sur le sujet. Tout en reconstituant, sur la base d’un important travail d’archives, les pillages coloniaux, la généalogie des musées occidentaux et les voix africaines réclamant les biens spoliés, elle y déconstruit les paradigmes et les mystifications qui discréditent les restitutions. Traversé par les questions de positionnalité, le film fait place aux paroles situées des gens qui vivent et travaillent la question de la restitution.

Vincent Négri
Restituer, partager, réparer : penser la légalité de demain

La voie qu’a dessinée le rapport Sarr-Savoy sur la restitution du patrimoine culturel africain devrait introduire de nouveaux modes de penser un droit des restitutions, à partir d’une nouvelle éthique relationnelle. Jusqu’à cet horizon tracé en 2018, les revendications des peuples et des États africains pour le retour des biens culturels dont ils ont été dépossédés pendant la période coloniale se heurtaient au droit des collections publiques, qui armait le front du refus de restituer. Mais, depuis les années 1960, se jouait une autre partition sur la scène internationale, où montaient en gamme et en puissance des revendications portées jusque dans l’arène des Nations unies. De ce concert de résolutions, de déclarations et de recommandations internationales émerge un principe de restitution qui, aujourd’hui, tend à fertiliser les droits nationaux des anciennes puissances coloniales et à briser les digues contre lesquelles s’épuisaient les revendications.

Le retour des choses : points de vue situés et plurivocalités

Anne Doquet et Youssouf Karambé
Restituer l’art dogon ? Points de vue maliens et imaginaires occidentaux

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Restituer les biens spoliés: Où en est-on ? Projection-débat le 13 décembre 2023, Pixel (BU Nanterre)

Programme : 

– 15h30-17h00 Projection du film “Restituer ?” Nora Philippe 83 minutes
– 17h00 -17h30 Débat avec Nora Philippe (réalisatrice, directrice d’Eurodoc
– 17h30-18h30 : Retours et restitutions en cours, en débat et en loi.
Sandrine Dossou (médiatrice, guide conférencière), Vincent Négri (juriste, ISP), Nanette Snoep (directrice des musées de Cologne)
-18h30-19h30 : Présentation du numéro Retours de restitution, Cahiers d’Etudes Africaines, n°251-252:
Anne Doquet (IMAF, Aubervilliers), Alexandra Galitzine-Loumpet (Sophiapol, Nanterre), Didier Houénoudé (UAC, Abomey-Calavi), Mamarame Seck (UCAD, Dakar). Animation : Saskia Cousin (Sophiapol, Nanterre) et les étudiants du master Sociologie, Conduites de Projets Culturels – Connaissance des Publics (Nanterre).
Production : PRC SAPS-CSI “Matrimoines / Restituer” et Association Hypothémuse
Restituer ?” Nora Philippe
“C’est l’histoire de plus d’un siècle de pillages coloniaux et d’appropriation d’œuvres d’art par l’Europe. De combats incessants depuis l’Afrique pour les retrouver. Et de grands musées qui célèbrent les arts africains mais gardent jalousement leurs trésors. En 2018, un rapport commandité par la présidence française aux penseurs Felwine Sarr et Bénédicte Savoy provoque une déflagration. L’heure des restitutions définitives semble avoir sonné. Les pays européens se disent alors prêts à rendre. Les musées africains se multiplient et préparent les retours. Le temps de l’action, pourtant, s’étire. Le spectre colonial continue de hanter cette géopolitique complexe. Les Etats européens tiendront-ils leurs promesses?”
Documentaire, 83 minutes, HD, 2021 – Cinétévé / ARTE France / TV5 Monde

Retours de restitution” : Cahiers d’Etudes Africaines n°251-252 Ed. de l’Ehess, 656 pages, 2023.